Quoi de mieux que profiter des montagnes sur plusieurs jours ? faire corps avec les éléments, découvrir les paysages sous différentes lumières, et ramener les plus belles photos.

Je vous prĂ©sente aujourd’hui quelques petits conseils pour choisir son matĂ©riel bivouac montagne 3 / 4 saisons.

Mon point de vue et mes conseils sont évidemment dépendants de mon approche personnelle du bivouac montagne et de ma pratique de la photographie. Ainsi, ils ne sauraient satisfaire tout le monde.

Les produits prĂ©sentĂ©s sont des produits que j’ai pu tester avec succès ou voir et que je vous recommande. Si des produits prĂ©sentĂ©s vous intĂ©ressent, sachez qu’en passant par les liens du blog pour vos achats, je rĂ©cupère une petite commission qui aide Ă  financer mes projets et ce blog. Mais de nombreuses autres alternatives de produits et de vendeur existent pour chacune des suggestions !

Bonne lecture,

1 – Qu’est-ce que ça veut dire bivouac ? 

Le bivouac est le terme qui dĂ©signe le fait de passer la nuit Ă  l’extĂ©rieur, dans un abris mobile et lĂ©ger. Il peut ĂŞtre pratiquĂ© dans un simple duvet, dans une couverture de survie ou une tente lĂ©gère, par les randonneurs, les alpinistes et les aventuriers qui cherchent Ă  explorer des zones Ă©loignĂ©es et sans abris permanents. Le terme Bivouac est hĂ©ritĂ© du moyen âge, dont l’Ă©tymologie signifiait alors « surveillants » et « secondaire ». Il dĂ©signait alors les abris temporaires et secondaires des soldats en ronde hors des fortifications.

2. OĂą a t’on le droit de bivouaquer ?

Pour commencer, les règles sur le bivouac varient en fonction des pays et des rĂ©gions, il est donc essentiel de vĂ©rifier les lois locales avant de dĂ©cider de bivouaquer. En gĂ©nĂ©ral, le bivouac est autorisĂ© dans les zones sauvages et reculĂ©es oĂą il n’y a pas d’autres options d’hĂ©bergement disponibles, comme les parcs nationaux, les forĂŞts et les montagnes. Cependant, il est souvent interdit de bivouaquer dans les zones urbaines ou dans les parcs et les rĂ©serves naturelles protĂ©gĂ©es.

Dans certains endroits, il peut Ă©galement y avoir des règles spĂ©cifiques concernant l’emplacement du bivouac, la durĂ©e du sĂ©jour et la gestion des dĂ©chets. Il est important de se renseigner auprès des autoritĂ©s locales, des offices de tourisme ou des organisations de conservation avant de bivouaquer. Il est Ă©galement important de respecter l’environnement et de minimiser son impact sur la nature en limitant les nuisances sonores , en ne laissant aucun dĂ©chet et en Ă©vitant de dĂ©ranger la faune et la flore.

Je vous recommande de lire cet article « Législation / Conseils sur la pratique du camping sauvage en France »« du site www.lecampingsauvage.fr qui précise les éléments-clés à vérifier avant vos bivouacs.

3. Quel matériel et équipement pour le bivouac en montagne ?

Voici une petite liste non-exhaustive et Ă  adapter selon l’environnement et la saison

RĂ©chaud gaz ou essence ?

Un des essentiels pour le bivouac en montagne ou trek ! On Ă©vitera les rĂ©chauds de camping doubles Ă  2 feux (trop lourds) au profit d’un rĂ©chaud lĂ©ger et portable. On privilĂ©giera aussi des modèles Ă  forte puissance pour les pĂ©riodes froides.

En premier lieu, voici quelques informations à vérifier et comparer pour bien choisir

RĂ©chaud gaz :

Puissance en watts, poids, type de cartouche

RĂ©chaud essence Ă  pression :

Puissance en watts, poids, types de combustibles compatibles et présence des adaptateurs

Aussi, faire très attention au choix du modèle de cartouche pour les réchauds à gaz, certains ne sont pas universels et vous pourriez vous retrouver en difficulté dans certains pays. Pour les réchauds à essence, bien vérifier la présence des adaptateurs pour adapter les différents combustibles.

A emporter en bonus : une petite boĂ®te d’allumettes Ă©tanches, ou Ă  minima un briquet dans une poche Ă©tanche

Popote de camping 

Privilégiez des solutions compactes, emboitables et idéalement durable. Pour la petite touche écologie privilégiez du matériel inox ou aluminium plutôt que du plastique. Certes un peu plus lourd, mais plus durable dans le temps. Enfin, prenez un mug métal pour vos boissons chaudes.

Gestion de l’eau en bivouac

  • Gourde randonnĂ©e

PrivilĂ©giez des gourdes mĂ©tal, elles sont certes plus lourdes qu’une poche Ă  eau ou une bouteille en plastique, mais prĂ©sentent l’immense avantage de la soliditĂ©. En effet, cette soliditĂ© pourra vous garantir de ne pas perdre votre eau en cas de chute ou fuite de la poche ou de la bouteille en plastique. Et croyez en mon expĂ©rience, se retrouver sans eau dans le dĂ©sert ou en montagne, ce n’est vraiment pas drĂ´le. Enfin ces gourdes sont rĂ©utilisables, Ă©cologiques et durables.

  • Traitement de l’eau

Plusieurs options sont possibles pour traiter votre eau en trek ou en bivouac:

    • Faire bouillir l’eau : ca reste LE meilleur moyen de s’assurer une eau consommable. Filtrer tout de mĂŞme l’eau si nĂ©cessaire Ă  travers un textile par exemple.
    • Gourdes filtrantes : bien et pas bien… Compact, tout en un, lĂ©ger et pratique. La filtration se fait en buvant; l’inconvĂ©nient si vous ĂŞtes plusieurs, c’est qu’il faut se passer la bouteille. Mieux vaut rester souder ! Ou en acheter une chacun, mais c’est un budget consĂ©quent…
    • Pailles filtrantes : Ă©galement de bonnes alternatives aux gourdes, moins cher (pour en avoir une chacun) . Cependant moins pratique car non solidarisĂ© avec la gourde. Possible de boire directement dans la rivière/lac.
    • Filtre Ă  pompe : la meilleure solution selon moi. Un filtre manuel dĂ©portĂ© permettant de remplir efficacement toutes les gourdes standard en une fois. Permets de filtrer de gros volumes si besoin et facile Ă  nettoyer… Budget d’environ supĂ©rieur Ă  80 euros; Exemple filtre Ă  pompe
    • Solutions de dĂ©sinfection pour purifier l’eau: pastilles (type micropur) ou gouttes. Que vous emmeniez ou non un filtre, prenez des systèmes de traitement chimique. Ça ne pèse rien et permet de se sĂ©curiser en l’absence ou en complĂ©ment du filtre. Bon on ne va pas se mentir, niveau goĂ»t ce n’est pas la joie… Personnellement je laisse infuser un peu de thĂ© pour masquer le goĂ»t « chloré ». LE PLUS IMPORTANT : soyez très vigilants aux produits que vous achetez, diffĂ©rentes concentrations existent. Lisez bien la notice et respectez scrupuleusement les dosages/durĂ©s de dĂ©sinfection !
bivouac dans la montagne et la neige

Quel tapis de sol en bivouac ?

LE PLUS IMPORTANT du matĂ©riel bivouac montagne. Si vous prĂ©voyez de dormir en bivouac sur de longues et/ou pĂ©riodes de basses tempĂ©ratures, ne nĂ©gligez pas le budget sur le tapis de sol ! Outre cela, de ce tapis de sol dĂ©pendra: votre sommeil et votre rĂ©cupĂ©ration Ă  l’effort, mais surtout l’isolation thermique de votre corps et votre duvet.

Soyons clair un duvet -15°c sur un sol gelĂ© ne sert Ă  rien (matières isolantes Ă©crasĂ©es=contact sol)! Le tapis de sol va crĂ©er le « tampon » thermique entre le sol votre duvet et vous. Il existe un indice permettant d’Ă©valuer la classe d’isolation thermique du tapis de sol : le R-value. Pour faire très simple ici : plus l’indice est petit, moins la rĂ©sistance thermique est bonne.

Exemple : pour un bivouac automne /hiver, on privilĂ©giera un R-Value supĂ©rieur Ă  5. Le R value reste un indice pour choisir, mais la rĂ©sistance thermique rĂ©elle dĂ©pendra de votre utilisation (matelas correctement gonflĂ©…).

Aussi, il en existe d’innombrables modèles: mousse, autogonflants, gonflables, avec rembourrages latĂ©raux … Chacun a ses qualitĂ©s et ses dĂ©fauts, plus ou moins lourds, plus ou moins compacts. Ă€ vous de voir quels critères sont plus importants pour vous, et quel budget vous voulez y consacrer. Personnellement j’ai choisis un modèle compact autogonflant et lĂ©ger, au dĂ©triment du volume pliĂ©. Budget 50 Ă  500 euros suivant vos besoins.

Quel est le meilleur sac de couchage pour la montagne ?

Choisir son sac de couchage est sujet complexe mais voici mes conseils et retours d’expĂ©rience.

  • Sur la forme Ă©vitez les formats rectangles pour les pĂ©riodes froides, au profit de gabarits ajustĂ©s (sarcophages) pour un maximum d’isolation.
  • PrĂ©fĂ©rez une ouverture la plus petite possible au niveau de la tĂŞte dans la mĂŞme logique.
  • CotĂ© tempĂ©rature de rĂ©fĂ©rence, fiez-vous Ă  la tempĂ©rature « confort » pour choisir.
  • Duvet nature ou synthĂ©tique : le duvet est plus durable dans le temps et sera meilleur isolant. Son gros souci c’est l’humiditĂ©. Il est très compliquĂ© de le sĂ©cher = prise de poids importante dans le sac… Les nuits Ă  la belle Ă©toile se rĂ©flĂ©chissent… Inversement le synthĂ©tique se tassera dans le temps perdant ses propriĂ©tĂ©s, et est gĂ©nĂ©ralement plus lourd. Il est par contre moins sensible Ă  l’humiditĂ© et sĂ©chera plus vite.
  • Choisir un modèle compact ou tout du mois compactable dans la mesure du possible
  • Enfin cĂ´tĂ© prix on trouve de tout pour chaque catĂ©gorie, mais les duvets naturels seront gĂ©nĂ©ralement plus cher. Le duvet reste un indispensable du matĂ©riel bivouac montagne, Ă  ne pas nĂ©gliger !

Sur sac de couchage : le joker

Le sur sac peut être un bon complément thermique au duvet, et surtout un bon moyen de garder votre duvet au sec, ou étanche pour les nuits à la belle étoile.

Le drap de sac ou sac à viande 

Le drap de sac n’est pas un indispensable mais il permet de garder la propretĂ© du duvet et limite son usure. J’ai personnellement investi dans un drap de sac aux fortes capacitĂ©s thermiques, qui me permet de gagner thĂ©oriquement 15°c par rapport au duvet de base.

Oreiller gonflable de bivouac : le bonus confort

Dormir la tĂŞte Ă  plat sur le tapis de sol froid, certains aiment, pas moi ! Le dodo c’est la vie ! La solution simple : remplir le sac de duvet avec vos habits! Gratuit, confortable et vous garde les habits au chaud pour le matin (très très apprĂ©ciable en hiver!).

Quelle est la meilleure tente pour le Bivouac ?

La tente est un Ă©lĂ©ment stratĂ©gique de l’Ă©quipent qu’il convient de choisir avec prĂ©cision . Il existe une multitude de modèles de tentes, de formes, de caractĂ©ristiques et il est parfois facile de s’y perdre.
Voici ce qui me semble essentiel, et Ă  garder en tĂŞte pour faire votre choix:
  • Les tentes sont catĂ©gorisĂ©es en « saison » par les constructeurs, de 1 Ă  4. ne vous ruez pas sur la 4 saisons d’office! Elle implique souvent un poids et un prix consĂ©quent. L’objectif est de trouver le meilleur compromis pour votre usage, et la frĂ©quence de bivouac, par saison.
  • En hiver plusieurs dizaines de centimètres peuvent s’accumuler sur votre tente. Le poids associĂ© est consĂ©quent et peut vite dĂ©former ou casser votre tente. Je vous conseille donc d’opter pour un système autoportant (ne nĂ©cessite pas de sardines pour tenir en place) avec des arceaux de bonne qualitĂ©. En bref fuyez les tentes tunnel et les arceaux fibre de verre. Vous y perdrez en poids mais gagnerez en durabilitĂ©. Le concept autoportant s’avèrera Ă©galement très utile sur les zones ou il est difficile de trouver de bons points d’accroche pour les piquets
  • Soyez très attentifs Ă  la rĂ©sistance de la toile du toit et du sol Ă  la pluie. Certaines toiles entrĂ©e de gamme commenceront Ă  gouter après seulement quelques heures. L’impermĂ©abilitĂ© est mesurĂ©e en mètres de colonne d’eau (mCE). Les valeurs de rĂ©fĂ©rences pour les tentes s’Ă©talent de 1200 Ă  10000. Je vous dĂ©conseille de partir sur des tentes avec des rĂ©sistances infĂ©rieures Ă  3000.
  • PrivilĂ©giez un modèle deux places et idĂ©alement deux portes, mĂŞme seul, le gain de place est un confort inĂ©galable quand les conditions sont difficiles.
  • Un modèle avec chambre intĂ©rieure me semble aussi essentiel, pour l’espace de vie, la rĂ©sistance et le maintien de la tempĂ©rature
  • Modèle que j’utilise : SALEWA DENALI II TENTE

Ci-dessous la tente tunnel qui n’avait franchement pas apprĂ©ciĂ© les chutes de neige de la nuit… Arceaux tordus, que du bonheur au rĂ©veil !

bivouac dans la neige au PĂ©rou

La lampe de camping

Je le mets en dernier car c’est le petit bonus confort, mais Ă´ combien apprĂ©ciable pour les jours de pluies ou les soirĂ©es d’hiver. Je vous recommande de miser sur un modèle compact Ă  dynamo pour ne jamais tomber en panne de lumière.

L’indispensable : la couverture de survie. Ne partez JAMAIS sans. Elle porte bien son nom. Ça ne coute et pèse rien, et pourra peut-ĂŞtre vous sauver la vie ou celle de quelqu’un en difficultĂ©.

4. Quel sac à dos de randonnée et de photo pour la montagne ?

Je ne vais pas m’Ă©tendre sur les caractĂ©ristiques techniques des sacs Ă  dos, mais voila mon avis, et ce qui me semble important:

Quel volume pour un sac de randonnée en bivouac ?

c’est la question qui revient le plus. On pourrait se dire qui peu le plus peu le moins ? certes, mais peu judicieux… ! Je vous dĂ©conseille vraiment de prendre un sac supĂ©rieur Ă  65 litres (hors trek en autonomie de très longue durĂ©e). Je pense que l’idĂ©al se situe entre 60 et 65 litres. Se restreindre sur le volume c’est le meilleur moyen d’avoir un sac cohĂ©rent avec juste l’essentiel.

Au-delĂ  de ce volume on charge, on charge et on se retrouve avec des choses non essentielles et un sac de 30kilos… Et vu le poids de base de nos sacs de photographes, mieux vaut faire attention. Second point :un sac plus gros c’est aussi un sac plus lourd par essence. Quelques centaines de grammes dont on se passerai bien.

Quel poids doit faire le sac Ă  dos Ă  vide ?

Prenez idĂ©alement le plus lĂ©ger possible : moins de 2 kilos. Les modèles d’alpinismes sont parfaits: compacts, lĂ©gers et solides, malgrĂ© que l’on perde le cĂ´tĂ© pratique. Le mien pèse 1.7 kilos pour 65litres, toile ultra fine, mais 4 ans d’existence, d’innombrables aventures et il ne bouge pas.

Quelles caractéristiques pour son sac à dos de randonnée ?

IdĂ©alement Ă©tanche ou Ă  minima pourvu d’une bonne housse pour les jours de pluie. Trouvez un modèle avec un maximum de poches et d’attaches extĂ©rieures. Toujours pratique pour attacher des choses ponctuellement. Pour les ouvertures sur un poids light on est souvent limitĂ©, une ouverture sur le bas est un minimum pour accĂ©der rapidement au matĂ©riel. Trouvez un modèle ajustable, et surtout Ă  votre taille ! Essayez le impĂ©rativement en magasin avant de l’acheter et idĂ©alement chargĂ©.

La dernière version du modèle que j’utilise :GREGORY PARAGON 58L

5. Quel insert photo ?

J’utilise un système d’insert depuis quelques annĂ©es: des pochettes spĂ©ciales pour le matĂ©riel photo, qui se glissent dans ou se fixent sur le sac. Ces pochettes sont modulables et existent dans diffĂ©rents formats pour s’adapter au matĂ©riel et aux sacs.

Une bonne alternative aux sacs photos standard, pour petit budget !

Bouteille 1
Produit 2

Enfin, pour les prises de vue, j’utilise une attache rapide pour fixer le boitier sur l’une des bretelles du sac Ă  dos. L’essayer c’est l’adopter !

J’espère que ces quelques conseils vous auront aidĂ© Ă  y voir plus clair. N’hĂ©sitez pas Ă  parcourir le site pour vous inspirer et prĂ©parer vos prochains bivouac !

bivouac au Kirghizistan